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Salariés de la production agricole : un combat pour leur représentation dans les caisses de MSA

Des milliers de saisonniers et des travailleurs isolés

Les salariés de la production agricole sont assez différents suivant qu’il s’agit de grosses entreprises spécialisées ou d’entreprises de culture élevage. Dans un cas, ils peuvent représenter des dizaines de salariés ; dans l’autre, quelques personnes si ce n’est pas un seul salarié, parfois partagé. Dans ce secteur, il y a aussi beaucoup de saisonniers  dont une partie alterne les saisons et revient chaque année.

C’est celui qui y est qui dit

Qui mieux que le salarié de la production (ou la transformation) pour parler des troubles musculo-squelettiques (TMS) subis, par exemple, à la taille ou à la palettisation ?

Depuis toujours, nous sommes convaincus que rien ne vaut l’autoreprésentation plutôt que faire dire par d’autres. Lors d’une journée organisée par la MSA sur ces TMS, un salarié du maraîchage expliquait l’importance de l’élastique qui maintien la botte de radis. Si l’employeur fait les mauvaises économies sur cet objet, des douleurs apparaissent chez les salariés et tout le monde est perdant. Seul une personne qui le vit peut exprimer ses problèmes.

La CFDT a parmi ses valeurs fondamentales, l’émancipation : quoi de mieux qu’un mandat de délégué MSA pour s’extraire des préjugés et défendre son métier et ses collègues.

Des difficultés à surmonter

Lorsqu’on est seul à un poste, c’est difficile de se libérer pour aller aux réunions (formation, assemblées générales, actions de territoire). Qui va faire le travail ? Au contraire, dans les équipes, si on n’est pas remplacé, les collègues doivent compenser et ne comprennent pas toujours. C’est un challenge que de faire comprendre à son employeur qu’avoir un délégué parmi ses salariés peut être un atout pour le collectif et pour l’entreprise. Ainsi voir, au-delà des contraintes organisationnelles, les solutions à mettre en place.

Le jeu en vaut la chandelle

Le mandat de délégué permet d’apprendre beaucoup sur le système social français et sur la gestion d’une entreprise mutualiste. Les caisses mettent en place des formations et des lettres pour développer les compétences de leurs élus. Dans l’entreprise ou le canton, le délégué peut faire profiter de ses connaissances pour aiguiller ses relations vers l’obtention d’une aide ou d’un droit social. Il est la cheville ouvrière de l’accès aux droits. Il peut aussi porter à la connaissance de la caisse l’émergence de problèmes de terrain ; celle-ci pourra agir en conséquence. Des problèmes individuels ou collectifs trouvent plus facilement et/ou plus rapidement une solution. Parfois les délégués agissent directement pour l’offre sanitaire et sociale dans leur canton. Empêcher la fermeture d’un cabinet médical, créer une structure d’accueil ou une association.

Et pourquoi pas administrateur ?

Il y a environ douze administrateurs salariés par caisse. C’est très important que tous les secteurs d’activité soient représentés. A ce niveau, un salarié de la production peut intervenir avec l’expertise de son vécu. Il va parler avec ses « tripes » et être écouté.  Ainsi se met en place la garantie de la meilleure prise en compte de ses réalités dans la politique de la caisse. Dans l’intérêt de tous !

Eric VAN DAELE

> Pour en savoir plus, consulter le site de la FGA-CFDT